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La passion de Rahma Alim pour la photographie s’est révélée à un match de basketball. Elle s’attendait à ce que la période hebdomadaire de basketball libre des femmes dans un centre communautaire de North York soit une simple mêlée divertissante. Ce qu’elle a vu l’a renversée et l’a menée sur une nouvelle voie.

 

« Ces femmes étaient compétitives et tellement talentueuses, déclare Rahma. Elles obstruaient les fenêtres et donc, si vous étiez musulmane, vous pouviez enlever votre hijab et jouer en tout confort. Elles l’enlevaient et jouaient intensément. »

 

« Il était impossible de croire que cette même personne qui sortait [après la partie] pouvait jouer comme cela », dit-elle en riant à l’évocation de ce souvenir.

 

À l’automne 2021, le basketball féminin ne recevait pas la même attention que maintenant. Selon Rahma, ces joueuses méritaient d’être mises en lumière.

 

« Je voulais mettre ces femmes en valeur précisément parce que ce sont des femmes que je n’avais jamais vues dans le domaine sportif, dit-elle. Il s’agissait de femmes de couleur, des musulmanes, qui me ressemblaient. Je me suis dit que je devais documenter cela. Je voulais montrer qu’elles étaient bien réelles. »

 

Elle connaissait Shoot for Peace, un populaire programme de mentorat qui enseigne la photographie aux jeunes de 12 à 19 ans. Elle croyait que le programme pouvait l’aider à acquérir les compétences nécessaires pour transformer les idées qu’elle avait en tête en images qu’elle pourrait partager.

 

Elle a envoyé des photos prises avec son téléphone. Dans sa demande, elle a spécifiquement exprimé sa volonté de raconter les histoires de ces femmes. Elle a été admise dans la cohorte suivante.

 

Grâce au programme Shoot for Peace, Rahma a appris les bases de la photographie auprès de professionnels. Elle avait accès à du matériel et à un studio. Elle a appris à raconter des histoires par la photo. « Mon idée [à propos des femmes et du basketball] a évolué à mesure que j’en apprenais davantage sur la photographie. » Des mentors comme Yasin Osman, photographe professionnel et fondateur du programme Shoot for Peace, lui ont donné des conseils, la laissant toutefois tracer la voie. Elle a photographié les joueuses, portant leurs vêtements traditionnels, dans un studio, à l’aide d’un appareil photo Rebel de Canon. Le projet, Sports Culture, a depuis été présenté dans des galeries d’art.